Savez-vous que le sous-sol de la gare de Lancy Pont Rouge recèle un étonnant secret ? Sous les quais bruyants et les voies ferrées étincelantes disparait en silence une de nos magnifiques rivières. Mais, juste avant de s’engouffrer sous terre, l’Aire ensoleillée offre encore de belles surprises sur son dernier tronçon urbain où les rencontres avec hérons cendrés et martins-pêcheurs ne sont pas rares.
Car, contre toutes attentes, cette rivière vaut le détour alors même qu’elle se déploie entièrement sur la commune de Lancy, un espace qui en un siècle est passé du stade de village à celui de centre de développement fébrile.
L’Aire ramène ainsi au cœur de l’agglomération un charme bucolique d’autant plus précieux, dont l’attrait est encore renforcé par son principal affluent, le Voiret, étonnement naturel.
Ce que vous pourrez vivre avec cette balade
- Parcourir confortablement un agréable vallon boisé le long d’une rivière à l’écoulement vivifiant.
- Apprécier la sérénité réconfortante d’un espace naturel qui contraste radicalement avec le tumulte de la ville toute proche.
- Ressentir le plaisir de la découverte grâce à un petit affluent secret et remarquablement préservé, le Voiret.
- Savourer durant l’été un délicieux moment de fraicheur dans un espace généreusement ombragé.
Quelques points remarquables de la promenade (d’aval en amont)
- Le gouffre de Pont-Rouge qui engloutit notre magnifique rivière jusqu’à sa sortie directement dans l’Arve.
- Les grands et beaux parcs gérés de manière extensive par la commune de Lancy.
- Le viaduc routier de la route du Pont Butin qui offre de curieuses sensations, avec les voitures à la fois si proches (on les entend) et si lointaine (on ne les voit pas).
- Plusieurs confluences pittoresques, celles du Grand et du Petit Voiret, et celle du Voiret dans l’Aire.
- Le mal nommé « Grand Voiret », une toute petite rivière avec ses biotopes naturels particuliers.
Points remarquables (16) d’aval en amont
Étape
- Le gouffre de Pont-Rouge, refuge à chauve-souris
Une belle rivière disparaissant dans des abysses de béton pour faire place à la ville… Cette scène un peu déroutante témoigne des pratiques d’une autre époque : aujourd’hui, la valeur d’une rivière vivante est reconnue et de gros efforts sont nécessaires pour réparer les erreurs du passé. En attendant, les chauves-souris trouvent refuge la journée dans ce tunnel sombre faisant office de grottes.
Point de vue
- La passerelle de bois de Pont-Rouge
Cette ancienne passerelle non dénuée de charme est couverte d’un toit pour protéger le public et assurer la longévité de ses poutres contre les intempéries. Elle marque la frontière entre la rivière vivante de l’amont et sa canalisation terminale.
Curiosité
- Les chutes du Parc Bernasconi
Ce petit seuil de pierre fait cascader l’eau et l’entraine dans un rapide, ce qui contribue à l’oxygénation de la rivière tout en offrant un joli spectacle aux promeneuses et promeneurs !
Aménagement innovant
- La lône et les poules d’eau du Parc Bernasconi
Avez-vous déjà entendu parler des lônes ? Ce mot très local un peu oublié décrit à l’origine le bras mort d’une rivière, inondé lors des crues et très riche en biodiversité. Cette lône est une création humaine offrant refuge à des plantes qui vivent les pieds dans l’eau, les laiches, et forment un habitat idéal pour les poules d’eau.
Curiosité
- L’arbres couché
La valeur des arbres est de plus en plus reconnue… mais sait-on que c’est leur cycle de vie complet – depuis la graine jusqu’à la décomposition du bois – qui est précieux pour la biodiversité ? Pour cette raison, les forestiers ont maintenu ici une partie de cet arbre mort après sa chute, permettant ainsi aux champignons et à une multitude d’insectes de trouver un habitat devenu trop rare.
Point de vue
- Le pont de pierre
Ce pont de pierre historique, qui permet de surplomber le cours de la rivière et prolonger la promenade sur la rive opposée, offre un point de vue privilégié sur l’Aire et, peut-être, sur le cincle plongeur qui la survolera ?
Curiosité
- La passerelle de la « Vy-de-Gueue »
En patois genevois, le nom de cette passerelle signifie la « voie du gué », un témoignage qui rappelle qu’avant même la construction d’un ouvrage, les point où l’on franchissait la rivière ont fortement marqué les esprits et influencé notre représentation du territoire.
Étape
- Le pont de Lancy
Cet pont routier de 148 m de long est un imposant viaduc qui flotte au-dessus du vallon boisé de l’Aire, permettant à ce dernier de préserver son précieux rôle de corridor biologique : ici, blaireaux, renard et gardons peuvent assure leur déplacements vitaux sans risque et sans obstacle.
À découvrir
- La chouette totem
Dans ce groupe d’arbres morts taillés en totem, une chouette géante vous accueille avec gravité. Les véritables chouettes ne sont pas loin… Au début du printemps, si votre promenade se prolonge en soirée, elles vous offriront de belles émotions dans la nuit : le dialogue passionné des chouettes hulottes anime alors l’obscurité, avec le hululement doux et profond du mâle et la réponse troublante de la femelle.
Aménagement innovant
- Les arbres en quille
Ces arbres morts menaçaient de s’écrouler sur le chemin. La taille en quille – qui préserve le tronc en l’allégeant de ses branches – permet de minimiser les risques pour les passants, tout en gardant un habitat précieux pour de nombreux êtres vivants, des champignons au pic épeiche, en passant par le lucane cerf-volant et toute une myriade d’invertébrés.
Étape
- La Viorne à feuilles ridées
Cet étrange buisson solitaire au bord de la rive est une Viorne à feuille ridées, une espèce originaire des lointaines montagnes chinoises. Cette plante touffue fait son effet dans un jardin, mais, comme pour d’autres espèces exotiques, quel est risque de la voir compromettre les écosystèmes locaux en se propageant dans la nature ?
À découvrir
- La confluence du Voiret dans l’Aire
Deux grands arbres penchés marquent cette confluence, en baignant leurs racines dans les deux rivières qui se rejoignent ici. La différence de débit entre les deux cours d’eau est frappante mais s’explique facilement par la taille de leurs bassins versant respectifs.
Point de vue
- La passerelle du Voiret
Le Voiret se dessine ici au fond d’un vallon boisé. Son lit un peu trop régulier trahit l’intervention humaine qui l’a canalisé afin de limiter l’érosion de berges et stabiliser les frontières entre les propriétés.
À découvrir
- Les hoche-queues du promontoire du Voiret
Un petit détour sur ce promontoire permet d’apprécier les eaux limpides du ruisseau et d’observer peut-être une bergeronnette grise, un oiseau à la longue queue qui aime arpenter les rives, aussi appelé « hoche-queue ».
A ne pas manquer
- La confluence du Grand et du Petit Voiret
Une confluence marque le point où deux cours d’eau fusionnent. Ici, la réunion de deux petits ruisseaux ne semble pas très spectaculaire. Pourtant ce processus, à l’origine de ce que l’on appelle un bassin versant, est vital pour un territoire. Il se répète de nombreuses fois : plus bas le Voiret rejoint l’Aire, qui se jettera dans l’Arve, qui elle-même alimentera le Rhône. Ce dernier sera encore renforcé par des centaines de rivières avant enfin de venir nourrir de ses eaux multiples la Méditerranée.
À découvrir
- La promenade du Grand Voiret
Ici le chemin longe de très près le ruisseau, permettant une observation exceptionnelle de son écoulement tranquille, de ses eaux transparentes et de tout l’écosystème qu’il abrite.
Curiosité
- La résurgence du Grand Voiret
C’est ici que le ruisseau sort d’une canalisation souterraine, et prend officiellement son nom. Pourtant, si on remonte le fil du courant, ces eaux nous emmènent jusqu’au village de Saconnex d’Arve, en pleine campagne genevoise, où la rivière est déjà bien là et coule, pour un moment, à ciel ouvert.
Évasion urbaine
Oasis de fraicheur
