09.04.2022
Oiseaux forestiers
Si tu aimes les animaux à plumes, munis-toi d’une paire de jumelles et viens observer les piafs du bois de la Bâtie!
Activité pour tout public.
La crise environnementale que nous traversons, marquée par de très nombreuses extinctions d’espèces animales et végétales, doit concentrer tous nos efforts de protection et de conservation si nous ne voulons pas aboutir à la sixième extinction de masse. Dans ce contexte, n’est-ce pas futile et contre-productif de s’intéresser à la désextinction, c’est-à-dire chercher à faire revenir à la vie des espèces disparues ? La réponse peut paraître évidente à de nombreux naturalistes : oui, ce projet est futile et contre-productif, surtout si l’objectif est de créer des parcs d’attraction à la manière de Jurassic Park ou d’enrichir les zoos avec de nouvelles curiosités. Pourtant, dans certains cas précis, la désextinction nous paraît être une action envisageable, complémentaire aux actions de conservation et de réintroduction. Par exemple dans le cadre de projets de ré-ensauvagement, comme il en existe de plus en plus dans le monde, certaines espèces déséteintes pourraient jouer le rôle d’espèce parapluie (c’est-à-dire une espèce emblématique qui justifie la protection de l’environnement qui l’abrite) ou retrouver la position clé qu’elle occupait dans son écosystème.
Mais peut-on seulement déséteindre des espèces disparues ? Oui, on le peut déjà par « simple » clonage lorsque du matériel génétique est préservé dans des congélateurs de laboratoires et, prochainement peut-être, à partir de matériel génétique congelé dans le permafrost. Une autre technique, probablement au point dans quelques années, sera de modifier les génomes par ingénierie génétique d’espèces vivantes proches des espèces éteintes afin de faire réapparaître les caractères disparus.
Quelles espèces sont concernées ? Le mammouth laineux, bien sûr, ou une espèce de proboscidien mieux adaptée à un climat plus chaud, tel que le mammouth à défenses droites, proche cousin de l’éléphant d’Afrique de forêt. Le rhinocéros de Merck, peut-être, proche cousin du rhinocéros de Sumatra dont les dernières populations se meurent. Mais aussi le thylacine, un loup marsupial de Tasmanie, le grand pingouin, le pigeon migrateur et bien d’autres espèces exterminées sans scrupule par les humains.
Si ces projets doivent voir le jour, ils devront obligatoirement s’accompagner de réflexions éthiques, environnementales, sociétales, etc. Par exemple :
– Pouvons-nous « re-fabriquer » une espèce qui ne corresponde pas complètement à l’espèce authentique disparue? Mais que ne faisons-nous pas depuis des millénaires déjà en « fabriquant » des chihuahuas, des holsteins, des pommes reinettes et bien d’autres variétés domestiques par sélection artificielle ?
– N’est-ce pas jouer à l’apprenti sorcier que de faire revenir des espèces disparues ? Certes, mais n’est-ce pas aussi jouer à l’apprenti sorcier que d’avoir fait disparaître de nombreuses espèces depuis des milliers d’années, et ceci de manière accélérée depuis un siècle ?
– Ne devons-nous pas mettre toute notre énergie pour préserver la mégafaune là où elle est la plus diversifiée, c’est-à-dire sur le continent africain ? Certes, mais les humains des autres continents n’ont-ils pas également une responsabilité à faire revenir une mégafaune qu’ils ont contribué à faire disparaître lorsqu’ils ont quitté l’Afrique il y a quelques dizaines de milliers d’années ?
Voilà quelques questions parmi bien d’autres soulevées par ce nouveau cadeau de Prométhée.
Lionel Cavin
12.04.2022
20h15
Gratuit
200
Au Muséum de Genève
Oui
Le canton de Genève connaît une situation privilégiée : un cadre naturel exceptionnel se déploie aux portes mêmes de l’agglomération. Cette grande proximité offre de formidables opportunités de ressourcements, mais implique aussi de respecter attentivement ce patrimoine pour le préserver. Appliquer à la lettre les bons comportements sur le terrain est donc indispensable.
Dans tous les cas
Durant vos promenades et activités de loisir
Pourquoi pas ?
Ne pas hésiter à partager ses connaissances naturalistes avec les promeneurs curieux croisés en chemin. Devenir ainsi un ambassadeur de la biodiversité genevoise contribue activement à son respect par le public.
En prenant des photographies
Recherche libre
Effectuer une recherche